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La nuit étend son manteau de satin,
La ville s’endort. Au ciel argentin
Clouté de diamants, encor lointain,
S’élève un chant délicat, célestin.
Murmurent les étoilesUn bruit très doux déchire le silence.
Dans l’astral pur, une note s’élance
Reprise en chœur avec une opulence
Mouvante, diaprée, et pétulance
Par toutes les étoilesUn écho zéphyrien, erre, ricoche
Aux murs du cosmos, puis s’effiloche
En longs rubans mélodieux, s’approche
Des astres endormis et s’y raccroche.
Scintillent les étoilesEt s’achève bientôt cette élégie.
La nuit cède au jour avec nostalgie,
Aux rais du soleil s’éteint la bougie,
Mais à minuit, renaîtra la magie.
S’endorment les étoiles.
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Aux rives de tes cils perle une larme.
Tu ne dis mot, mais je vois en tes yeux
Se briser ton âme au mur odieux
D’un chagrin profond, palpitant vacarme.
La nostalgie en ses attraits te charme,
Au lit d’un soupir aux draps trop soyeux,
Tu t’alanguis, revivant ses adieux.
Son souvenir , te poursuit, te désarme !
Sous ses baisers, ses caresses d’amant
Tu frissonnais , de plaisir, follement -
Qu’hier était loin ! Et pourtant si proche.
Sèche tes pleurs, entends frémir la vie.
Passent les saisons, le temps s’effiloche
Mais néanmoins à l’oubli te convie.
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Leurs yeux se sont éteints dans la dernière Nuit ;
Ils ont voulu la vie, ils ont cherché le Rêve
Pour leurs cœurs blasphémant d'où l'espoir toujours fuit.
Ils n'ont jamais trouvé la vraie et bonne sève.
Nelligan (les cœurs blasés)Au long des jours, des nuits, avancent les ténèbres
Pour tous les miséreux , dès que sonne minuit
Ils marchent lentement en cortèges funèbres
Leurs yeux se sont éteints dans la dernière nuit.
Se font pesants leurs pas,les amenant au fond
Bouillonnant de l’enfer . Une faim qui sans trêve,
Leurs ventres douloureux, mord, funeste typhon.
Ils ont voulu la vie, ils ont cherché le rêve.
Fantômes dérangeants d’une ville ordurière
Que le bon citoyen, regarde avec ennui.
Brillent leurs regards fous, d’une ardente prière
Pour leurs cœurs blasphémant d’où l’espoir toujours fuit.
Avec chagrin, leurs cris sombrent sous la froideur
De leurs frères humains et le jour qui se lève
Chasse les malheureux , blessés en leur pudeur
Ils n’ont jamais trouvé la vraie et bonne sève.
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Mère, je vous prie en ce lieu consacré
Mon cœur est déchiré , baigné de tristesse
Quand, à la grand-messe
De l’inhumanité , la haine est prêtresse
Et qui sans noblesse
Rit de plaisir, lorsqu’un peuple est massacré !
Maria, vois ce monde en grande détresse
Ces râles de douleur d’enfants en sursis
Par la faim transis
Dans les poubelles cherchant le pain rassis
Affreux synopsis
Enfanté de l’horreur où l’homme régresse !
Mère, je vous prie en ce lieu consacré
Mon cœur est déchiré, baigné de tristesse
Quand, à la grand-messe
De l’inhumanité, la haine est prêtresse
Et qui sans noblesse
Rit de plaisir, lorsqu’un peuple est massacré !
Maria, gratia plena , la richesse
De l’amour répands dans ce monde peu vert
Qu’au diable Vauvert !
Soit éloignée adversité ; soit ouvert,
Sans aucun hiver
Empyrée aux hommes chantant d’allégresse
Mère je vous prie en ce lieu consacré
Mon cœur est déchiré, baigné de tristesse
Quand, à la grand-messe
De l’inhumanité, la haine est prêtresse
Et qui sans noblesse
Rit de plaisir, lorsqu’un peuple est massacré !
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