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    La nuit étend son manteau de satin,
    La ville s’endort. Au ciel argentin
    Clouté de diamants, encor lointain,
    S’élève un chant délicat, célestin.
    Murmurent les étoiles

    Un bruit très doux déchire le silence.
    Dans l’astral pur, une note s’élance
    Reprise en chœur avec une opulence
    Mouvante, diaprée, et pétulance
    Par toutes les étoiles

    Un écho zéphyrien, erre, ricoche
    Aux murs du cosmos, puis s’effiloche
    En longs rubans mélodieux, s’approche
    Des astres endormis et s’y raccroche.
    Scintillent les étoiles

    Et s’achève bientôt cette élégie.
    La nuit cède au jour avec nostalgie,
    Aux rais du soleil s’éteint la bougie,
    Mais à minuit, renaîtra la magie.
    S’endorment les étoiles.

     


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    Aux rives de tes cils perle une larme.
    Tu ne dis mot, mais je vois en tes yeux
    Se briser ton âme au mur odieux
    D’un chagrin profond, palpitant vacarme.

    La nostalgie en ses attraits te charme,
    Au lit d’un soupir aux draps trop soyeux,
    Tu t’alanguis, revivant ses adieux.
    Son souvenir , te poursuit, te désarme !

    Sous ses baisers, ses caresses d’amant
    Tu frissonnais , de plaisir, follement -
    Qu’hier était loin ! Et pourtant si proche.

    Sèche tes pleurs, entends frémir la vie.
    Passent les saisons, le temps s’effiloche
     Mais néanmoins à l’oubli te convie.


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  • tableau de Gustave Courbet

    Leurs yeux se sont éteints dans la dernière Nuit ;
    Ils ont voulu la vie, ils ont cherché le Rêve
    Pour leurs cœurs blasphémant d'où l'espoir toujours fuit.
    Ils n'ont jamais trouvé la vraie et bonne sève.

    Nelligan (les cœurs blasés)

     

         

    Au long des jours, des nuits, avancent les ténèbres
    Pour tous les miséreux , dès que sonne minuit
    Ils marchent lentement en cortèges funèbres
    Leurs yeux se sont éteints dans la dernière nuit.

    Se font pesants leurs pas,les amenant au fond
    Bouillonnant de l’enfer . Une  faim qui sans trêve,
    Leurs ventres douloureux, mord, funeste typhon.
    Ils ont voulu la vie, ils ont cherché le rêve.

    Fantômes dérangeants d’une ville ordurière
    Que le bon citoyen, regarde avec ennui.
    Brillent leurs regards fous, d’une ardente prière
    Pour leurs cœurs  blasphémant d’où l’espoir toujours fuit.

    Avec chagrin, leurs cris sombrent sous la froideur
    De leurs frères humains  et le jour qui se lève
    Chasse les malheureux , blessés en leur pudeur
    Ils n’ont jamais trouvé la vraie et bonne sève.

     

     


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  • La pianiste (sonnet irrégulier)


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  • Ave Maria (bergerette)

     

    Mère, je vous prie en ce lieu consacré
    Mon cœur est déchiré , baigné de tristesse
    Quand, à la grand-messe
    De l’inhumanité , la haine est prêtresse
    Et qui sans noblesse
    Rit de plaisir, lorsqu’un peuple est massacré !

    Maria, vois ce monde en grande détresse
    Ces râles de douleur d’enfants en sursis
    Par la faim transis
    Dans les poubelles cherchant le pain rassis
    Affreux synopsis
    Enfanté de l’horreur où l’homme régresse !

    Mère, je vous prie en ce lieu consacré
    Mon cœur est déchiré, baigné de tristesse
    Quand, à la grand-messe
    De l’inhumanité, la haine est prêtresse
    Et qui sans noblesse
    Rit de plaisir, lorsqu’un peuple est massacré !

    Maria, gratia plena , la richesse
    De l’amour répands dans ce monde peu vert
    Qu’au diable Vauvert !
    Soit éloignée adversité ; soit ouvert,
    Sans aucun hiver
    Empyrée aux hommes chantant d’allégresse

    Mère je vous prie en ce lieu consacré
    Mon cœur est déchiré, baigné de tristesse
    Quand, à la grand-messe
    De l’inhumanité, la haine est prêtresse
    Et qui sans noblesse
    Rit de plaisir, lorsqu’un peuple est massacré !


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